Article santéLe syndrome des jambes sans reposSous titre

Des sensations désagréables au coucher … ou pendant la nuit

Picotements, fourmillements, démangeaisons, sensations désagréables… le syndrome des jambes sans repos apparaît le plus généralement au moment du coucher, en position allongée. Ces dérangements sont regroupés sous le terme « d’impatiences », et engendrent un besoin irrépressible de bouger ou de se masser les jambes pour faire passer ces sensations désagréables, pouvant aller jusqu’à la nécessité de se lever pour marcher. En effet, la douleur disparaît dès que le patient se met en mouvement.

Autre manifestation possible : des mouvements involontaires au cours de la nuit, qui peuvent alors provoquer des micro-réveils de 3 à 15 secondes et ainsi perturber la qualité du sommeil, laissant le dormeur épuisé au réveil.

Ce syndrome toucherait de 6 à 15% des adultes en France.

Un diagnostic reposant sur 4 critères

  • Sensations désagréables
  • Besoin de bouger
  • Apparition le soir, au repos
  • Disparation des sensations lorsque le patient bouge

La dopamine impliquée

À l’origine de ces sensations désagréables, la dopamine est pointée du doigt. En effet, le syndrome des jambes sans repos serait un trouble neurologique qui impliquerait ce messager chimique.

La dopamine participe à la communication des cellules neuronales en étant libérée et recapturée au sein des synapses (zone de contact entre deux neurones ou entre un neurone et une autre cellule), comme présenté dans le schéma ci-dessous.

Le manque de dopamine pourrait expliquer une mauvaise communication nerveuse et expliquer les sensations désagréables et ce besoin incontrôlable de bouger.

La génétique, seule coupable ?

Le syndrome des jambes sans repos a été décrit pour la 1ère fois en 1672 par un neurologue anglais mais son origine est aujourd’hui encore inconnue. Cela dit, la présence d’un terrain génétique est désormais prouvée (il existe en effet des « familles à syndrome des jambes sans repos »). Des études européennes sont en cours pour en savoir davantage concernant cette origine génétique.

Outre l’implication des gènes, la survenue du syndrome peut être favorisée par certains médicaments comme les antidépresseurs, et peut également apparaître au cours du 3ème trimestre de grossesse (avec un retour à la normale après l’accouchement).

Autre corrélation mise en évidence, le manque de fer est une caractéristique souvent présente chez les patients atteints d’impatiences dans les membres inférieurs. Le fer intervient dans la synthèse de la dopamine, et son déficit pourrait expliquer un manque de dopamine favorisant l’apparition des symptômes.

Enfin, il ne faut pas oublier le stress, qui peut participer à l’accentuation des sensations ressenties.

 

Quelles solutions à disposition ?

Si un bilan sanguin confirme la carence en fer, une supplémentation en cet oligo-élément peut être appropriée pour favoriser plus de synthèse de dopamine.

En cas de qualité de vie grandement altérée, un examen médical peut permettre de poser le diagnostic de façon certaine : il s’agit de la polysomnographie du sommeil, qui est un enregistrement à l’hôpital d’une nuit complète de sommeil sous le regard d’une caméra, grâce à des capteurs enregistrant l’activité du cerveau et le mouvement des jambes.

Une fois les résultats obtenus et le diagnostic posé, une prise en charge médicale pourra être proposée.

À noter qu’il existe une association dédiée à ce symptôme, appelée Syndrome des Jambes Sans Repos qui permet d’échanger via un forum avec des patients et ainsi de partager conseils et expériences.

Sources

  1. Emission Allodocteur « Syndrome des jambes sans repos : quels traitements ? » diffusée le 21 avril 2016 : Comment reconnaître le syndrome des jambes sans repos ?
  2. Des jambes qui ne dorment jamais, un vrai syndrome (Allodocteurs.fr)

Partager l'article santé sur les réseaux sociaux